Pollution pétrolière et réfugiés de l’environnement en Afrique

This paper was presented by Sofiane Bouhdiba at the 13th IASFM Conference. http://www.iasfmconference.org/index.php?conference=iasfm13&schedConf=iasfm13&page=paper&op=view&path%5B%5D=396 Ces dernières années, le développement sans précédent de l’industrie pétrolière et la hausse des cours du brut ont entraîné de profonds bouleversements géopolitiques en Afrique. Les différentes activités liées directement ou indirectement à la recherche, l’extraction, le raffinage et la distribution de l’or noir, ont eu pour conséquence de provoquer des flux migratoires dans le continent, tant au nord qu’au sud du Sahara. Cet article s’intéresse plus précisément aux « réfugiés du pétrole », ces milliers d’africains ayant été mis dans l’obligation de quitter leur lieu de résidence habituelle, pour fuir la dégradation écologique de leurs villages, villes, cours d’eau, faune, flore,…, ou encore les pathologies liées directement ou indirectement à l’extraction du pétrole ou du gaz. Qui sont les « réfugiés du pétrole » ? Comment des milliers d’africains sont-ils devenus des réfugiés environnementaux du fait d’une activité pétrolière trop intense ou mal encadrée ? Que font les compagnies pétrolières pour protéger les populations ? Quels seront les prochains flux ? Telles sont les questions auxquelles je me propose de trouver quelques éléments de réponse au cours de ma communication. Ma réflexion se fera en trois étapes. Je commencerai par montrer dans quelle mesure une activité d’exploration ou de production de pétrole peut dégrader l’environnement et nuire à l’homme à un point tel que les populations doivent quitter précipitamment leur lieu de résidence habituel, devenant de facto des réfugiés environnementaux. J’essaierai ensuite d’identifier les grands flux de « réfugiés du pétrole » en Afrique du Nord et en Afrique subsaharienne, et d’en tracer les grandes routes. Enfin, la dernière partie de l’article examinera les différentes stratégies mises en place par les compagnies pétrolières, mais également par les gouvernements et les ONG pour tenter de stabiliser ces flux de migrants de réfugiés du pétrole.